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En bref

  • Le principal danger de l’urine au jardin est le surdosage d’azote et de sels, qui peut brĂ»ler les racines, dĂ©sĂ©quilibrer le sol et fragiliser la protection des plantes.
  • La sĂ©curitĂ© sanitaire implique d’éviter l’urine en cas de traitements mĂ©dicamenteux ou d’infection urinaire, et de respecter une dilution rigoureuse.
  • Sur le plan environnemental, les risques sont le lessivage des nitrates, l’eutrophisation et l’évaporation d’ammoniac si l’on arrose mal ou aux mauvaises saisons.
  • Des bonnes pratiques existent: dilution 1:10 Ă  1:20, application au sol (jamais sur les feuilles), pas en hiver, et stockage hermĂ©tique pour limiter les odeurs et les pathogĂšnes.
  • Dans un cadre de jardinage durable, l’urine peut devenir un engrais naturel mesurĂ© au service du sol vivant, de la permaculture et du compostage domestique — si l’on connaĂźt ses limites.

Ce sujet fait dĂ©bat: l’urine, parfois surnommĂ©e “engrais du futur”, est aussi une source rĂ©elle de risques quand elle est mal utilisĂ©e. Riche en azote rapidement assimilable, elle peut doper des cultures
 mais aussi brĂ»ler les jeunes plants, concentrer des sels dans les bacs, ou favoriser le ruissellement de nitrates. Des experts, des associations horticoles et des jardiniers aguerris convergent: l’urine n’est ni un miracle ni un poison; c’est un apport puissant Ă  manier comme une prĂ©paration concentrĂ©e. DerriĂšre les promesses se cachent des prĂ©cautions qui comptent autant que la recette de dilution. En 2025, initiatives locales et retours d’expĂ©rience se multiplient, de Paris aux Ă©coquartiers, et font Ă©merger un cadre opĂ©rationnel : tester, diluer, cibler, surveiller. Cet article met l’accent sur les dangers cachĂ©s — agronomiques, sanitaires, environnementaux et sociaux — et montre comment les transformer en leviers d’excellence pour un bio-jardinage exigeant. On suit aussi “Louise”, jardiniĂšre urbaine qui a testĂ© diffĂ©rentes pratiques pour concilier Ă©cologie et rĂ©sultats robustes. Objectif: garder le meilleur, Ă©carter le pire, et bĂątir des routines sĂ»res pour un amendement de sol efficace.

Dangers agronomiques méconnus: surdosage, salinité et déséquilibres de fertilisation

La premiĂšre zone de risque est agronomique. L’urine est un concentrĂ© d’azote ammoniacal, avec du potassium et un peu de phosphore: un trio N-P-K intĂ©ressant, mais dĂ©sĂ©quilibrĂ©. Sur sol lĂ©ger, une dose trop forte provoque une “brĂ»lure” des racines par osmose et par toxicitĂ© ammoniacale; sur sol en bac, la salinitĂ© s’accumule rapidement. Louise, jardiniĂšre en toiture, a observĂ© des taches nĂ©crotiques sur ses salades aprĂšs un arrosage trop gĂ©nĂ©reux, pourtant “diluĂ© Ă  vue”. MoralitĂ©: sans mesurer, on devine mal la puissance d’un tel apport.

Autre point redoutĂ©: la “faim de cations”. Un flux d’ammonium peut dĂ©stabiliser les Ă©quilibres Ca/Mg/K, perturber l’absorption des micronutriments et conduire Ă  des carences apparentes (chloroses, croissance molle). L’urine n’apporte pas de calcium ni d’oligoĂ©lĂ©ments en proportion suffisante. Elle ne remplace ni le compostage domestique, ni les apports structurants (BRF, compost mĂ»r), essentiels au sol vivant.

Comment cadrer le risque? Les guides sĂ©rieux prĂ©conisent une dilution 1:10 Ă  1:20, selon les cultures, et un apport au pied, sur sol humide, jamais sur les feuilles. Ces repĂšres sont dĂ©taillĂ©s dans le document technique de la SNHF et dans des retours d’expĂ©rience pratiques comme ce guide de Terra Potager ou ces conseils de Un Jardin Bio. On retiendra: faible dose, frĂ©quence espacĂ©e, surveillance visuelle hebdomadaire.

Quelques erreurs classiques à éviter:

  • Arroser Ă  l’aveugle sans tenir compte du pH du sol ni des rĂ©serves minĂ©rales.
  • Utiliser l’urine pure ou quasi pure sur jeunes plants: brĂ»lure garantie.
  • Arroser par temps chaud en plein soleil: volatilisation d’ammoniac et stress racinaire.
  • RĂ©pĂ©ter chaque semaine tout le printemps: les nitrates s’accumulent, la plante file, le sol s’appauvrit en diversitĂ© microbienne.

Pour objectiver, Louise a alternĂ©: une application diluĂ©e (1:20) sur tomates, puis deux semaines sans; un apport modĂ©rĂ© sur fruitiers en croissance (1:15) seulement au printemps; rien en automne. Elle a associĂ© Ă  chaque cycle un paillage brun et un compost mĂ»r. RĂ©sultat: feuillage ferme, pas de brĂ»lure, pas d’odeur, croissance rĂ©guliĂšre. Elle s’est aussi appuyĂ©e sur des analyses simples du sol et sur des sources pĂ©dago comme cet article de rĂ©fĂ©rence et un dossier sur les engrais naturels.

Risque agronomique Cause SymptÎmes Mesure préventive
Brûlure racinaire Concentration élevée (sels, ammonium) Flétrissement, nécroses Dilution 1:10 à 1:20, arrosage au sol humide
ExcĂšs d’azote Apports trop frĂ©quents Feuillage exubĂ©rant, peu de fruits 1 apport/2-3 semaines en croissance seulement
Salinité en bacs Accumulation des sels Feuilles brûlées en bordure Lixiviation douce, alternance arrosages clairs
Déséquilibre Ca/Mg/K Flux ammoniacal dominant Chlorose, carences apparentes Compléter avec compost, cendres tamisées, algues

Pour aller plus loin: des ressources pĂ©dagogiques utiles comme ce dossier pratique ou ce “vrai du faux” aident Ă  calibrer sans dogme. L’essentiel: l’urine n’est pas un engrais complet, elle doit s’inscrire dans un systĂšme fertile plus large.

Risques sanitaires et alimentaires: médicaments, pathogÚnes et traçabilité

DeuxiĂšme angle critique: la sĂ©curitĂ© sanitaire. L’urine d’une personne en bonne santĂ© est souvent considĂ©rĂ©e comme peu risquĂ©e, mais ce n’est pas une rĂšgle absolue. En cas d’infection urinaire, de prise de mĂ©dicaments (antibiotiques, hormones, chimiothĂ©rapies, psychotropes), de complĂ©ments ou d’expositions professionnelles, elle peut contenir des rĂ©sidus indĂ©sirables. Ces rĂ©sidus, mĂȘme Ă  l’état de traces, posent question sur la chaĂźne alimentaire, notamment pour les lĂ©gumes-feuilles consommĂ©s crus.

Les recommandations prudentes convergent: Ă©viter l’usage de son urine si l’on prend un traitement, prĂ©fĂ©rer le compostage domestique d’autres biomasses durant ces pĂ©riodes, et rĂ©server l’apport d’urine diluĂ©e aux sols et cultures non destinĂ©es Ă  ĂȘtre consommĂ©es immĂ©diatement. Un panorama rigoureux est proposĂ© dans cet article de questions-rĂ©ponses citoyennes sur l’usage de l’urine pour fertiliser.

Le sujet frĂŽle parfois des croyances de santĂ©. Les “vertus” supposĂ©es de l’urine et les dĂ©bats autour de l’urinothĂ©rapie relĂšvent de la sphĂšre mĂ©dicale et ne doivent pas justifier des usages jardin sans garde-fous. Pour un Ă©clairage critique et culturel, voir cet article d’Europe 1 qui retrace les controverses et rappelle l’absence de consensus scientifique solide.

Dans le cadre de l’écologie appliquĂ©e au jardin, posons des balises claires:

  • SantĂ© du donneur: pas d’usage en cas de traitement mĂ©dicamenteux, de pathologie rĂ©nale ou d’infection.
  • HygiĂšne: stockage en bidon opaque et hermĂ©tique plusieurs semaines pour diminuer le risque microbien.
  • Culture: privilĂ©gier apports au sol, Ă©viter les contact avec feuilles comestibles; prĂ©fĂ©rer cultures longues (arbres, haies) aux salades destinĂ©es Ă  ĂȘtre mangĂ©es rapidement.
  • TraçabilitĂ©: noter les dates et les parcelles; en collectif, Ă©tablir un protocole Ă©crit.

Sur le plan rĂ©glementaire, le cahier des charges AB europĂ©en n’interdit pas l’urine en soi mais encadre son usage aprĂšs dilution ou fermentation appropriĂ©e. Un point utile est rappelĂ© dans cette synthĂšse horticole “Oui, mais
” de la SNHF: l’urine comme fertilisant direct est Ă  manier selon des rĂšgles strictes. Les blogs spĂ©cialisĂ©s, tels que Promesse de Fleurs, insistent aussi sur les prĂ©cautions et la dilution.

Source de danger Exemples Conséquence potentielle Bonne pratique
Médicaments et hormones Antibiotiques, contraceptifs Résidus dans le sol, risques pour la flore Abstention pendant le traitement
PathogÚnes Infections urinaires Contamination croisée Stockage 3-4 semaines, hygiÚne stricte
Contact alimentaire Feuilles crues Risque perçu et traçabilité Apport au pied, pas de pulvérisation foliaire
Collectifs Jardins partagés Responsabilité, consensus Charte écrite, information claire

Enfin, pour dĂ©mystifier et cadrer l’usage en jardinage durable, vous pouvez consulter des dossiers synthĂ©tiques comme cet article pĂ©dagogique ou ce guide d’usages pratiques.

Les vidĂ©os pĂ©dagogiques aident Ă  visualiser les bons gestes, mais gardez en tĂȘte que la rĂšgle d’or reste la prudence et l’adaptation au contexte de culture.

Impacts environnementaux: nitrates, ammoniac et eau de ruissellement

TroisiĂšme volet: l’environnement. L’urine concentre de l’azote qui, mal gĂ©rĂ©, peut migrer hors du champ, rejoindre les eaux et contribuer Ă  l’eutrophisation. Ce phĂ©nomĂšne est amplifiĂ© par des apports en automne-hiver, quand les plantes sont en dormance et ne valorisent pas l’azote. Le jardinage durable implique de choisir le bon moment: au dĂ©marrage de la croissance (printemps) et jamais avant un gros Ă©pisode pluvieux.

Autre impact: la volatilisation d’ammoniac en cas d’arrosage sur sol sec par temps chaud. Outre l’odeur, c’est une perte d’azote et une source d’émissions atmosphĂ©riques locales. L’application sur sol vivant lĂ©gĂšrement humide, sous paillage, limite fortement ce risque. Ce point est souvent soulignĂ© dans les retours de terrain comme la fiche Terra Potager et les conseils de Un Jardin Bio.

Comment concevoir une stratĂ©gie compatible avec la protection des plantes et l’écologie? Louise a mis au point trois filets de sĂ©curitĂ©: paillage organique, alternance arrosage clair, et test goutte Ă  goutte localisĂ©. Elle a aussi choisi de rĂ©server l’urine diluĂ©e aux lignes gourmandes (tomates, courges), jamais aux lĂ©gumineuses, et d’éviter les zones proches des exutoires d’eau de pluie.

  • Synchroniser les apports avec la croissance.
  • Appliquer au sol, sous paillage, en Ă©vitant les feuilles.
  • Espacer (2-3 semaines), et alterner avec eau claire pour rincer les sels.
  • Surveiller la mĂ©tĂ©o: Ă©viter les pluies abondantes dans les 48h.

Le choix du sol compte Ă©galement. Les sols sableux sont plus sujets au lessivage; les sols argileux tamponnent mieux mais peuvent accumuler des sels si l’évacuation est faible. Des analyses simples de conductivitĂ© et de pH aident Ă  ajuster la dilution. Des ressources dĂ©diĂ©es Ă  l’adaptation au pH et aux types de sols peuvent guider vos dĂ©cisions, comme cet Ă©clairage sur l’ajustement selon le pH ou les sols qui supportent le mieux l’urine.

Enjeu environnemental Mauvais scĂ©nario Bon geste Levier “systĂšme”
Lessivage nitrates Apports en automne/hiver Printemps uniquement Rotation culturale et paillage
Volatilisation NH3 Chaleur, sol sec, soleil Sol humide, matin/soir Arrosage au pied sous mulch
Accumulation sels Bacs peu drainants Arrosages clairs alternés Substrat avec matiÚres brunes
Hotspots pollution Proximité avaloirs Zones tampon végétalisées Gestion des eaux de pluie

Pour une vue d’ensemble, lisez aussi des comparatifs nuancĂ©s comme ce guide d’usages ou la rĂ©flexion “peut-elle remplacer les engrais minĂ©raux” dĂ©taillĂ©e ici. Le point clĂ©: l’urine reste un appoint au sein d’un design de permaculture cohĂ©rent.

Une reprĂ©sentation du cycle de l’azote aide Ă  visualiser oĂč naissent les fuites. AprĂšs ce rappel, passons aux risques techniques liĂ©s Ă  la collecte, au stockage et au calendrier d’application.

Calculateur de dilution d’urine et estimation de risque

Ajustez les paramÚtres pour obtenir une recommandation de dilution, le volume total à préparer et le niveau de risque pour vos plantes.

Astuce: 0,5 L ≈ une petite bouteille.

La dĂ©tection auto utilise la localisation du navigateur et l’API Open-Meteo.


Dilution recommandée

1:15

Ajustée selon vos paramÚtres.

Volume à préparer

Solution totale: 8,0 L

Eau Ă  ajouter: 7,5 L

Niveau de risque

Faible

Rappels de sécurité

  • Arroser au pied, jamais sur le feuillage.
  • Appliquer sur sol humide, de prĂ©fĂ©rence le matin.
  • Éviter toute application si vous prenez des traitements mĂ©dicamenteux.
  • Ne pas appliquer en automne-hiver (croissance ralentie).

Conseils pratiques

  • Alterner une fois sur deux avec un arrosage clair.
  • ComplĂ©ter avec du compost bien mĂ»r pour Ă©quilibrer les nutriments.
  • Éviter par fortes chaleurs et avant de fortes pluies.

Tous les champs sont en français. Les rĂ©sultats s’annoncent automatiquement.

Note: Ce calculateur fournit une estimation indicative. Adaptez selon l’état rĂ©el du sol et des plantes.

Collecte, stockage et application: les piĂšges techniques du quotidien

La pratique trĂ©buche souvent sur des dĂ©tails concrets. RĂ©cupĂ©rer, stocker et appliquer l’urine en respectant la sĂ©curitĂ© sanitaire et l’efficacitĂ© agronomique demande une routine claire. D’abord, sĂ©parer nettement l’urine de toute matiĂšre fĂ©cale. Un bidon opaque, hermĂ©tique, Ă©tiquetĂ©, conservĂ© Ă  l’abri de la chaleur et de la lumiĂšre, rĂ©duit les odeurs et dĂ©courage la contamination microbienne. Un stockage de quelques semaines contribue Ă  sĂ©curiser l’usage en jardin amateur.

Sur la dilution, “au jugĂ©â€ n’est pas une stratĂ©gie. Mesurez l’eau, puis versez l’urine dans l’eau (et non l’inverse) pour limiter les effluves. Ajustez selon la plante: 1:20 pour jeunes plants, 1:10 Ă  1:15 pour tomates, cucurbitacĂ©es et fruitiers en croissance. Évitez les lĂ©gumineuses peu gourmandes en azote (haricots, pois) et les cultures Ă  feuilles consommĂ©es crues juste aprĂšs l’arrosage. Des pas-Ă -pas pragmatiques et nuancĂ©s sont dĂ©crits dans ce guide bio et cette page pratique.

Calendrier: pas d’apport en automne-hiver. L’azote non captĂ© file avec les pluies. Au printemps, voyez l’urine comme un “starter” ponctuel, pas comme une perfusion continue. À chaque apport, pensez “systĂšme”: paillage, apport de compost, observation des feuilles et de la structure du sol. C’est le cƓur d’un amendement de sol raisonnĂ©.

  • Check-list: bidon propre, Ă©tiquette “urine”, date, dilution notĂ©e, arrosoir dĂ©diĂ©.
  • Application: au pied, sous le paillage, jamais sur les feuilles.
  • FrĂ©quence: toutes les 2-3 semaines en phase de croissance active.
  • ComplĂ©ments: compost mĂ»r, tisanes de plantes, engrais verts pour nourrir le sol vivant.

Plantes et contextes Ă  risque: en pots et bacs, la salinitĂ© monte vite; rincez Ă  l’eau claire toutes les 3-4 applications. Les sols trĂšs sableux nĂ©cessitent de petites doses frĂ©quentes, sinon le nitrate s’échappe. Les fruitiers adultes tolĂšrent mieux (diluĂ©) que les semis et jeunes plants. Pour des listes dĂ©taillĂ©es des plantes rĂ©ceptives, voyez quelles plantes en tirent profit, ainsi que les cas des lĂ©gumes et des fleurs.

Étape Erreur frĂ©quente Risque associĂ© Bon rĂ©flexe
Collecte Récipient non hermétique Odeurs, contamination Bidon opaque, bouchon vissé, nettoyage régulier
Stockage En plein soleil / chaleur Dégradation, gaz, pression Lieu frais et sombre, étiquette, date
Dilution Au pifomÚtre Brûlures, salinité Mesure précise 1:10 à 1:20
Application Sur feuilles Brûlures, odeurs Au pied, sol humide, sous paillage

Pour trancher des questions rĂ©currentes (pH, sols, cultures), voyez aussi ces analyses: l’azote efficient et sur quels sols l’utiliser.

Une vidĂ©o bien choisie vaut parfois plus qu’un long discours: observez les gestes, puis adaptez Ă  votre contexte. Le vrai secret reste de bĂątir une routine sobre et rĂ©guliĂšre.

Cadrage social, réglementaire et design de jardin: transformer le risque en protocole

Au-delĂ  de la technique, l’acceptabilitĂ© sociale compte. Dans un jardin partagĂ©, l’usage de l’urine, mĂȘme diluĂ©e, peut surprendre. Sans information claire, c’est source de tensions et d’incomprĂ©hensions. Un protocole affichĂ© (dilutions, zones autorisĂ©es, pĂ©riodes, cultures concernĂ©es) et une sĂ©ance d’explication calment le jeu. Louise a prĂ©sentĂ© sa dĂ©marche au collectif du quartier: calendrier, dilution, pas d’apport sur salades, stockage sĂ©curisĂ©. Les membres ont posĂ© des questions, puis validĂ© le protocole. L’esprit de jardinage durable, c’est aussi le respect des autres.

RĂ©glementairement, la rĂšgle commune en jardin amateur reste la prudence. Les synthĂšses sĂ©rieuses, comme ce “vrai du faux” ou ce dossier de fond, rappellent les limites de l’urine comme engrais naturel. Les annexes europĂ©ennes liĂ©es Ă  l’AB encadrent l’usage “aprĂšs fermentation ou dilution appropriĂ©e”. Autrement dit: pas d’improvisation. À l’échelle urbaine, des projets pilotes structurent la collecte et la transformation, avec traçabilitĂ© et normes, pour sĂ©curiser la filiĂšre.

Sur la conception du jardin, mettez l’urine Ă  sa juste place: un appoint azotĂ© parmi d’autres outils d’amendement de sol. Articulez-la avec des engrais verts, du compost et des tisanes de plantes (ortie, consoude) pour nourrir le sol vivant sans excĂšs. Des ressources pratiques comme les guides sur les engrais naturels et les retours d’expĂ©rience Promesse de Fleurs donnent des cadres d’usage responsables.

  • Transparence: informer le voisinage/jardin partagĂ©, afficher la procĂ©dure.
  • Zones dĂ©diĂ©es: arbres fruitiers, massifs ornementaux, cultures non consommĂ©es crues immĂ©diatement.
  • SaisonnalitĂ©: exclusivement en croissance, jamais en dormance.
  • Alternance: urine diluĂ©e + compost + paillage = cohĂ©rence Ă©cologique.

Les arboriculteurs amateurs notent souvent une bonne rĂ©ponse des fruitiers, Ă  condition de diluer et d’appliquer au bon moment. Pour des conseils spĂ©cifiques, consultez l’usage sur arbres fruitiers. CĂŽtĂ© fleurs, certaines vivaces robustes rĂ©pondent bien, d’autres brĂ»lent: liste utile ici.

Contexte Risque principal RĂšgle d’usage Indicateur de rĂ©ussite
Jardin partagé Acceptabilité, hygiÚne Charte et traçabilité Consensus et absence de plaintes
Balcon / bacs Salinité Dilution + rinçage Feuillage sain, pas de bordures brûlées
Potager familial ExcĂšs d’azote Apports espacĂ©s Fleurs et fruits bien formĂ©s
Verger BrĂ»lure au collet Arroser Ă  l’aplomb du feuillage Pousse printaniĂšre Ă©quilibrĂ©e

Pour une perspective gĂ©nĂ©rale, vous pouvez croiser des sources grand public et expertes, comme cet article expĂ©rimentĂ© et ce guide structurĂ©. On s’aperçoit alors que la clĂ© n’est pas l’interdit ou la promotion aveugle, mais la mĂ©thode.

Comparer bĂ©nĂ©fices et risques: que signifie “raisonnable” en bio-jardinage ?

Pour dĂ©cider, mettons en balance les gains et les dangers. D’un cĂŽtĂ©: apport d’azote assimilable, ressource gratuite, moindre dĂ©pendance aux engrais minĂ©raux, geste d’écologie circulaire. De l’autre: risques de brĂ»lure, d’excĂšs de nitrates, de salinitĂ©, d’odeurs et d’enjeux sanitaires si l’on prend des mĂ©dicaments. Une dĂ©cision “raisonnable” se prend Ă  l’échelle du systĂšme: objectifs de culture, type de sol, contraintes sociales, saison et diversitĂ© des apports.

La littĂ©rature vulgarisĂ©e et les retours d’expĂ©rience invitent Ă  un usage parcimonieux. Par exemple, ce guide de fond et ce retour Promesse de Fleurs convergent vers la mĂȘme idĂ©e: l’urine est utile, mais encadrĂ©e. Pour des repĂšres concrets par type de culture, consultez les plantes qui en bĂ©nĂ©ficient.

Voici un cadre de décision pour éviter les excÚs et protéger la protection des plantes à long terme:

  • Seuil d’usage: viser 1 Ă  3 apports maximum par culture et par saison de croissance.
  • ComplĂ©mentaritĂ©: ne jamais substituer l’urine au compost et aux matiĂšres brunes; elle n’apporte ni structure ni biodiversitĂ© microbienne.
  • Contexte sanitaire: zĂ©ro usage si mĂ©dicaments, prĂ©fĂ©rer d’autres leviers (compost, engrais verts).
  • Évaluation: observer les feuilles (couleur, texture), le taux de floraison, la nouaison.

Le vrai enjeu, en permaculture, c’est la rĂ©silience: diversifier les sources de fertilitĂ©, soutenir le sol vivant, moduler selon la mĂ©tĂ©o et la phĂ©nologie. Le geste qui semblait “gratuit” rĂ©vĂšle sa complexitĂ©: c’est stimulant, car il pousse Ă  Ă©lever notre niveau d’exigence et de connaissance. Pour approfondir, vous pouvez aussi parcourir cet article de synthĂšse 2025, utile pour comprendre les paramĂštres de dĂ©cision.

Aspect Atout Danger caché Condition de succÚs
Nutrition N-P-K Azote rapide ExcĂšs, filage Dilution et timing
Coût Ressource gratuite Gestion/temps Routine simple, matériel dédié
Écologie Économie circulaire Fuites (nitrates, NH3) Paillage, mĂ©tĂ©o, sol humide
Sanitaire Faible risque si sain Résidus médicaments Abstention durant traitements

En dĂ©finitive, une ligne de conduite simple s’impose: frugalitĂ©, prĂ©cision, observation. C’est le trio gagnant pour convertir un risque potentiel en atout maĂźtrisĂ©.

Pour complĂ©ter ces analyses et Ă©clairer vos pratiques, vous pouvez consulter des ressources synthĂ©tiques supplĂ©mentaires comme ce guide posĂ© et ce panorama d’usages efficaces. Elles reconnectent l’usage de l’urine Ă  une vision globale du bio-jardinage et de l’écologie appliquĂ©e.

Quelle dilution limite le mieux les brĂ»lures de racines ?

Visez 1:20 sur jeunes plants et 1:10 à 1:15 sur plantes gourmandes déjà installées. Appliquez au pied, sur sol humide, et espacez les apports de 2 à 3 semaines.

Peut-on utiliser l’urine si l’on prend des mĂ©dicaments ?

Par prĂ©caution, non. Mieux vaut suspendre l’usage pendant tout traitement (antibiotiques, hormones, etc.) et privilĂ©gier compost et paillage.

Quelles cultures sont les plus adaptĂ©es ?

Tomates, cucurbitacĂ©es et arbres fruitiers rĂ©agissent bien Ă  faible dose. Évitez les lĂ©gumineuses et les feuilles consommĂ©es crues juste aprĂšs un apport.

Comment rĂ©duire les odeurs et l’évaporation d’ammoniac ?

Arrosez tĂŽt le matin ou en soirĂ©e, sur sol humide, sous paillage. Stockez l’urine en bidon opaque et hermĂ©tique, Ă  l’abri de la chaleur et de la lumiĂšre.

L’urine peut-elle remplacer les engrais minĂ©raux ?

Non, c’est un appoint. Elle doit s’inscrire dans un systĂšme incluant compost, matiĂšres brunes et rotations pour prĂ©server la fertilitĂ© du sol vivant.

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