• Les pourritures en stockage proviennent souvent d’infections contractées au champ (sclérotinia, septoriose, fusariose), aggravées par des blessures et un excès d’humidité en chambre froide.
• Le pilotage de l’eau et de l’azote avant récolte est décisif pour réduire les risques de cœur noir et de pourriture molle durant la conservation.
• Récolter au bon stade, trier, ne pas laver les raves avant entreposage et désinfecter les contenants sont des réflexes anti-rot.
• Une surveillance hebdomadaire structurée avec des seuils d’intervention clairs permet de contenir un foyer dès les premiers symptômes.
• Hygiène, ventilation, densité des caisses et biocontrôle forment un arsenal complémentaire en post-récolte.
• Outils pratiques comme VigiePlante, ConservaCel ou SecuCéleri facilitent la traçabilité et la décision.
• Les solutions CéleriSoin, AgroPhytosec, BioProtect, AntiFléau, PhytoGardien, RavageurStop et CéleriRésist s’intègrent dans une stratégie globale de prévention.

Des raves impeccables au champ peuvent se dégrader en quelques jours si la chaîne de conservation n’est pas maîtrisée. Les champignons opportunistes comme Sclerotinia, Septoria ou Fusarium ne dorment jamais longtemps, surtout si l’humidité grimpe et que des blessures ouvrent la voie. La bonne nouvelle, c’est que la plupart des risques se neutralisent en amont, par des pratiques culturales ajustées et un protocole d’entreposage rigoureux. C’est l’histoire de Lucie, maraîchère en climat océanique, qui a divisé par trois ses pertes de céleri-rave en corrigeant son irrigation de fin de cycle, en réduisant l’azote, et en structurant ses contrôles de chambre froide. Vous pouvez suivre la même trajectoire gagnante.

Ce dossier rassemble, étape par étape, les leviers qui font la différence entre un stock qui tient jusqu’au printemps et des caisses qui chauffent en novembre. Vous y trouverez des repères pratiques, des seuils simples à appliquer, et des outils concrets — du plan de tri au suivi capteur — pour bâtir une méthode claire. Les liens vers des ressources techniques de référence jalonnent le parcours, afin de valider et d’approfondir chaque geste.

Maladies et ravageurs du céleri-rave à l’origine des pertes en stockage

Un état sanitaire irréprochable à l’entrée de la chambre froide reste le meilleur prédicteur d’un stockage réussi. Les agents les plus fréquents à l’origine de pertes sont la sclérotiniose (Sclerotinia sclerotiorum), la septoriose (tache septorienne) et certaines fusarioses. Ils s’expriment souvent après récolte, via des taches humides, des filaments blancs cotonneux ou des tissus brunis au collet. La documentation visuelle de l’IRIIS est un appui précieux pour reconnaître ces symptômes, notamment la tache septorienne. Les infections latentes prennent de l’ampleur dès que l’humidité relative reste trop élevée et que la température remonte légèrement.

Certains ravageurs préparent le terrain aux moisissures par des blessures. La mouche du céleri et la mouche de la carotte créent des galeries qui fragilisent la rave. Les nématodes et les noctuelles ajoutent des points d’entrée. Une synthèse claire des dégâts et réponses possibles est proposée dans ce panorama des maladies du céleri, complétée par l’expérience de terrain partagée sur les attaques récurrentes. Pour une approche terrain et échanges entre praticiens, le forum de traitements regorge de retours utiles.

Les stress physiologiques jouent aussi un rôle. Le cœur noir, lié au déficit hydrique et aux à-coups d’arrosage, n’est pas une maladie mais il compromet la tenue commerciale. Des carences en calcium ou un excès d’azote accentuent la sensibilité générale. Une fiche pratique complète sur le céleri-rave est détaillée chez Terre Vivante, avec des repères agronomiques pour limiter ces dérives. Enfin, certains bioagresseurs restent mineurs, mais cumulatifs. Le suivi régulier avec VigiePlante et des solutions comme AgroPhytosec ou CéleriSoin aide à quantifier les pressions.

En pratique, Lucie a réduit drastiquement la sclérotinia en renforçant l’aération des planches avant récolte, en limitant les blessures et en banissant le lavage des raves avant stockage. C’est simple, mais décisif. Et vous, quels foyers avez-vous repérés l’an dernier?

• Facteurs déclenchants en conservation: excès d’humidité, blessures, températures > 3 °C, raves déjà contaminées.
• Signes d’alerte: coton mycélien blanc, odeur de moisi, zones molles au collet, condensation dans les caisses.
• Priorités: tri serré, densité de stockage maîtrisée, ventilation, éviction des lots douteux.

Clé d’or: un lot propre et sec au départ est la pierre angulaire d’une conservation sereine.

Prévenir les pourritures dès la culture: irrigation, fertilisation et rotation ciblées

Le céleri-rave exige une alimentation hydrique régulière, sans excès ni rupture. Un stress hydrique suivi d’un arrosage massif favorise le cœur noir et fragilise la peau, ce qui se paye plus tard en chambre froide. Visez un sol meuble, profond, à pH 6–7, riche en matière organique mais non hydromorphe. Les repères d’apports, avec prudence sur l’azote, sont rappelés dans les fiches techniques et dans ce guide de culture. L’excès d’azote diminue la qualité gustative et augmente les maladies de conservation.

Le pilotage climatique compte autant. Le zéro végétatif autour de 5 °C et des dégâts de gel dès -1/-2 °C imposent de protéger les premières plantations. Une rotation d’au moins 4 ans avec évitement des Apiacées limite l’inoculum. Pour une planification avancée, ce focus sur les rotations adaptées et ce point sur le choix du sol apportent des repères concrets.

Lucie a calé ses apports d’eau en asperseur le matin, sur feuillage sec, pour limiter la septoriose. Elle a également paillé pour régulariser l’humidité, en s’appuyant sur ces principes autour de l’art du paillage. Côté nutrition, elle a réduit l’azote en fin de cycle et privilégié un équilibre K et Mg pour renforcer les tissus. Résultat: moins de micro-fissures et des raves qui résistent mieux au stockage.

• Objectifs de culture: croissance régulière, pas de stress hydrique, feuillage sain.
• À éviter: sols hydromorphes, apports tardifs d’azote, aspersions sur feuillage humide.
• À mettre en place: rotation longue, paillage, arrosage maîtrisé, densité adaptée.

Investir dans la prévention au champ, c’est économiser des nuits blanches en chambre froide.

Pour approfondir la physiologie et les gestes anti-maladies, ce panorama pédagogique sur les maladies et ravageurs du céleri consolide les bases avant d’entrer en post-récolte.

Récolte, tri et préparation: protocole anti-contamination avant stockage

Le moment de la récolte conditionne la réussite du stockage. Pour le céleri-rave, on intervient quand la boule est bien formée et avant les premières gelées. Les raves sont effeuillées manuellement, en évitant d’arracher le collet. Ne pas laver ni brosser avant entreposage; ces opérations se font juste avant la commercialisation. Cette règle, rappelée par la fiche BioCérès, limite les portes d’entrée aux pourritures. Pour aller plus loin, ce guide pratique sur la fiche culture céleri-rave détaille les étapes de préparation.

La propreté des bennes, l’absence de chocs, et la désinfection des caisses sont non négociables. Lucie a instauré un plan de nettoyage simple: rinçage, détergent compatible alimentaire, rinçage, puis désinfectant à base de peracétique. Elle a aussi espacé les caisses pour créer un corridor d’air. Dans les silos extérieurs, elle a blindé contre les rongeurs et isolé du gel. La lecture de Panique sur le céleri l’a aidée à prioriser par foyers plutôt qu’à traiter tout le stock uniformément.

Question calibrage, mieux vaut écarter les pièces blessées ou trop petites. Les grosses raves saines tiennent souvent mieux, mais on évite les surmatures. Un pré-refroidissement à 2–3 °C stabilise la respiration avant l’entrée en chambre froide. Les techniques d’entreposage (silo, chambre froide, jauge) ont chacune leurs forces; procédez par essai comparatif et suivez les pertes lot par lot avec ConservaCel ou SecuCéleri.

• À faire: effeuillage propre, pas de lavage, caisses désinfectées, pré-refroidissement.
• À éviter: manipulations brutales, lots mélangés, densité excessive dans les bacs.
• À documenter: date de récolte, parcelle, météo, protocole de tri, température d’entrée.

Pour détailler les seuils de maturité et le déroulé, ce pas-à-pas dédié à la préparation des récoltes offre des repères utiles.

Un protocole clair et respecté à chaque lot, c’est une assurance anti-surprise en plein hiver.

Surveillance et traçabilité en conservation: détecter tôt, agir vite

La surveillance structurée transforme un risque diffus en actions concrètes. Dès l’entrée en chambre froide, fixez un planning d’inspection et des seuils d’intervention. À chaque contrôle, observez l’odeur, l’aspect du collet, la présence de condensation, et le pourcentage de raves douteuses. Documentez dans VigiePlante ou SecuCéleri, et reliez chaque alerte au lot, à la parcelle et à la date de récolte. Une traçabilité simple accélère les décisions.

Lucie a testé un protocole en trois niveaux. Niveau 1: présence de condensation sur les parois, elle augmente la ventilation. Niveau 2: au-delà de 2 % de raves suspectes, elle isole le lot et renforce l’inspection. Niveau 3: au-delà de 5 %, elle déclenche une sortie prioritaire vers la vente et met en quarantaine. Elle consigne tout dans ConservaCel pour visualiser l’historique de chaque ligne de caisse. Ces réflexes évitent qu’un petit foyer devienne un problème majeur.

• Hebdomadaire: check visuel et olfactif, jauge pertes, relevé T°/HR.
• Mensuel: audit hygiène, recalibrage ventilation, contrôle rongeurs.
• À l’alerte: isolement des caisses, évacuation des déchets, nettoyage ciblé.

Pour étoffer vos méthodes d’observation et de prévention biologique, voyez ces approches sur l’entretien préventif et ces listes de ravageurs — des principes transposables à la surveillance de stocks légumiers.

Un suivi basique mais régulier vaut mieux qu’un protocole sophistiqué jamais appliqué: l’important, c’est la constance.

Hygiène, ventilation et biocontrôle: agir efficacement pendant la conservation

Une chambre froide propre, ventilée et bien organisée rend les champignons inopérants. Commencez par un nettoyage/désinfection complet: surfaces, sols, évaporateurs, drains. Établissez une procédure en quatre temps: déblayage, lavage, rinçage, désinfection. Les caisses doivent suivre le même cycle, avec un temps de séchage. Les points de condensation sont à éliminer, en soignant la répartition d’air et la densité des palettes. Le but: maintenir 0–2 °C et HR 90–95 % sans gouttelettes.

Quand un foyer apparaît, pensez « containment ». Isolez, ventilez, triez, et sortez les lots à risque. Les bio-solutions ont leur place pour la prévention et le nettoyage, à condition d’être conformes. Pour une vue d’ensemble des traitements homologués en AB en 2025, ce récapitulatif aide à orienter les choix. Des extraits végétaux et macérats ont montré des intérêts au champ; à lire avec recul dans ce tour d’horizon des macérats efficaces.

Lucie a adopté un kit BioProtect pour la désinfection de ses caisses, un protocole PhytoGardien pour l’audit hygiène, et une check-list AntiFléau en cas d’alerte. Résultat: moins de foyers secondaires et des lots plus stables. En parallèle, elle a mis des pièges et colmaté les accès aux rongeurs, afin d’éviter les blessures et les contaminations croisées.

• Hygiène: plan de nettoyage, validation, enregistrement.
• Air: circulation visible, pas de points morts, filtre propre.
• Action: tri/isolement immédiat, évacuation des déchets.

Pour compléter vos repères, ce panorama synthétique sur les maladies et ravageurs du céleri croise bien les signaux faibles à surveiller en entrepôt.

L’hygiène ne remplace pas la prévention au champ, mais elle en multiplie la portée en post-récolte.

Rappels agronomiques utiles pour la conservation

Réviser les fondamentaux évite les angles morts. Les fiches techniques sur le cycle, le semis, la densité et l’irrigation rappellent que le céleri-rave est très sensible à la vernalisation et aux excès d’eau. Un panorama utile est proposé ici: semis et soins en pleine terre. Pour se rafraîchir la mémoire sur les repères physiologiques et les variétés, cette ressource Terre Vivante est une base fiable.

• Point clé: pas d’aspersion tardive avant récolte.
• Point clé: éviter les sols lourds et hydromorphes.
• Point clé: densité de plantation adaptée à l’aération.

La rigueur agronomique fonde la rigueur logistique: c’est le même métier, vu sous deux angles.

Reconnaître et agir: signes, décisions et ressources pour un stockage sans surprises

De l’observation au geste, la clé est d’oser décider tôt. Face à un lot qui présente une odeur suspecte et des taches humides, trois choix: renforcer ventilation, isoler, ou sortir rapidement. L’erreur courante est d’attendre « de voir ». Programmez à l’avance vos seuils et vos plans d’action. L’expérience partagée par la communauté sur ces traitements et retours d’expérience aide à gagner du temps lorsqu’un cas complexe se présente.

Pour se former visuellement et ancrer ses repères, parcourez ce dossier illustré sur les symptômes et dégâts. Et pour un tour d’horizon plus général qui touche aussi la conduite culturale et les menaces périphériques, consultez le guide maladies/ravageurs du céleri. Enfin, si vous cherchez à structurer la saison suivante dès maintenant, ce récapitulatif sur les solutions compatibles AB donne la boussole réglementaire.

• Décider tôt: le temps joue contre vous, surtout à HR élevée.
• Documenter: photos, taux de pertes, mesures T°/HR favorisent la reproductibilité.
• Améliorer en continu: une leçon par lot, une action par semaine.

Se doter d’un cadre simple et l’appliquer sans hésiter, c’est protéger vos marges et la confiance de vos clients.

Ressources complémentaires pour consolider votre méthode

Pour articuler conduite culturale et conservation, ce pas-à-pas évolutif sur la rotation et ce point sur le sol optimal consolident la base agronomique. Pour l’angle visuel et synthétique, ce panorama des principaux risques vous fera gagner des semaines d’apprentissage.

• Outils numériques: VigiePlante, ConservaCel, SecuCéleri.
• Protocoles: AgroPhytosec, PhytoGardien.
• Produits/pack: AntiFléau, CéleriRésist.

Renforcer votre boîte à outils, c’est vous donner le droit à la sérénité en pleine saison.

À quelle température et humidité stocker le céleri-rave ?

Visez 0–2 °C avec 90–95 % d’humidité relative. L’objectif est d’éviter la déshydratation sans créer de condensation. Une ventilation douce et continue limite les points mouillants.

Faut-il laver les raves avant la chambre froide ?

Non. Ne lavez ni ne brossez avant stockage. Faites-le juste avant la vente. L’eau et les micro-blessures issues du lavage augmentent fortement les risques de pourritures.

Comment limiter la sclérotinia en stockage ?

Prévenez d’abord au champ (rotation, aération, arrosages le matin). En chambre froide, triez strictement, ventilez, maintenez HR stable, désinfectez caisses et surfaces. Isolez tout lot suspect.

Le cœur noir est-il une maladie contagieuse ?

Non, c’est un désordre physiologique lié aux à-coups d’eau et parfois aux carences en calcium. Il ne se transmet pas, mais il dégrade la qualité et favorise des pourritures secondaires.

Quels liens suivre pour reconnaître les symptômes ?

Consultez les repères illustrés de Planète Agrobio, IRIIS et Terre Vivante, ainsi que les retours d’expérience du forum Armuro et des guides pratiques listés dans cet article.