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Au jardin comme au verger, le mot d’ordre est clair : protĂ©ger sans dĂ©truire. Les macĂ©rats de plantes s’imposent alors comme des alliĂ©s de premier plan pour tenir les pucerons, acariens, aleurodes, chenilles et autres ravageurs Ă  distance, tout en soutenant les dĂ©fenses naturelles des vĂ©gĂ©taux. Pourquoi ça marche ? Parce que les composĂ©s extraits Ă  froid ou Ă  tiĂšde de feuilles, tiges, racines ou graines (acides organiques, saponines, tanins, soufrĂ©s volatils
) agissent en barriĂšre, repoussent, perturbent la reproduction ou renforcent les tissus foliaires. En 2025, face aux sĂ©cheresses plus longues et aux hivers doux qui boostent les populations de ravageurs, ces solutions font la diffĂ©rence, notamment lorsqu’elles sont combinĂ©es avec la lutte biologique (auxiliaires, micro-organismes) pour une protection globale, durable et sans rĂ©sidus.

Pour rendre ce sujet pleinement opĂ©rationnel, nous allons passer des principes aux recettes, dĂ©tailler les dosages, le bon calendrier d’application et les compatibilitĂ©s avec les auxiliaires. Nous intĂ©grerons Ă©galement les macĂ©rats huileux et certaines synergies avec les hydrolats et huiles essentielles de marques reconnues (PranarĂŽm, Puressentiel, Phytosun arĂŽms, Florame, Herbes et Traditions, Biofloral, Salvia, LadrĂŽme Laboratoire, Provence SantĂ©, La DrĂŽme Provençale), en rappelant les prĂ©cautions Ă©cologiques. Comme fil conducteur, suivez Claire, maraĂźchĂšre urbaine, qui a troquĂ© les solutions chimiques contre des macĂ©rations ciblĂ©es et une stratĂ©gie de biocontrĂŽle. Son credo : soigner le vĂ©gĂ©tal, nourrir l’écosystĂšme, et laisser le jardin s’autorĂ©guler.

  • Essentiel : les macĂ©rats bien prĂ©parĂ©s (ortie, prĂȘle, ail, fougĂšre, tanaisie
) sont rĂ©pulsifs, antifongiques ou fortifiants.
  • ClĂ© de succĂšs : application prĂ©ventive, rĂ©pĂ©tĂ©e, compatible avec auxiliaires et mĂ©tĂ©o.
  • Combo gagnant : macĂ©rats + auxiliaires (coccinelles, guĂȘpes parasitoĂŻdes, acariens prĂ©dateurs).
  • Respect : pH, dilution, filtration fine, horaires d’application, protection des pollinisateurs.
  • MĂ©mo : table de dĂ©cision par ravageur et calendrier cultural en fin d’article.

MacĂ©rats de plantes et biocontrĂŽle : fondements et bonnes pratiques pour lutter contre les ravageurs

Un macĂ©rat, c’est simple : on extrait Ă  froid (eau, huile, parfois alcool Ă  trĂšs faible dose) les principes actifs d’une plante. Selon le solvant et la plante, on obtient des effets surtout rĂ©pulsifs (ail, tanaisie), fortifiants (ortie, prĂȘle), ou antifongiques (ail, prĂȘle). Pour les bases thĂ©oriques et techniques, on pourra utilement consulter cette ressource claire : qu’est-ce qu’un macĂ©rat. L’idĂ©e n’est pas de « tuer tout ce qui bouge », mais de crĂ©er une pression Ă©cologique dĂ©favorable aux ravageurs, tout en prĂ©servant les auxiliaires.

Les Ă©tapes font la diffĂ©rence : matiĂšre vĂ©gĂ©tale fraĂźche saine, eau non chlorĂ©e, temps de macĂ©ration maĂźtrisĂ©, filtration trĂšs fine (cale 80–100 microns) pour ne pas obstruer buses ou stomates, et dilution adaptĂ©e Ă  l’espĂšce et Ă  la mĂ©tĂ©o. Dans les serres de Claire, l’ortie et la prĂȘle renforcent les tomates avant toute attaque, l’ail est prĂȘt en « plan B » contre les pucerons et aleurodes, tandis qu’en plein champ, elle alterne avec la fougĂšre contre les limaces au printemps humide.

Les macĂ©rats aqueux sont plĂ©biscitĂ©s en horticulture car ils concentrent les actifs immĂ©diatement disponibles Ă  la plante. Pour approfondir, un dossier pratique Ă©claire ces extraits : macĂ©rats aqueux et efficacitĂ©. Et si l’on s’intĂ©resse Ă  l’univers des macĂ©rats de bourgeons (gemmothĂ©rapie) pour la santĂ© humaine, on trouvera des repĂšres utiles ici : tout savoir sur les macĂ©rats de bourgeons. MĂȘme si l’usage diffĂšre au potager, ces lectures renforcent la comprĂ©hension des mĂ©thodes d’extraction.

Les erreurs les plus frĂ©quentes ? Un pH trop bas ou trop Ă©levĂ© qui stresse le feuillage, des doses surconcentrĂ©es en pĂ©riode de canicule, ou des pulvĂ©risations en plein soleil qui brĂ»lent les tissus. Claire a rĂ©solu ces Ă©cueils en investissant dans un petit pH-mĂštre, en testant chaque lot sur 2–3 plants sentinelles, et en pulvĂ©risant tĂŽt le matin. Elle associe systĂ©matiquement les macĂ©rats Ă  la conservation des auxiliaires : fleurs nectarifĂšres pour hĂ©berger syrphes et chrysopes, hĂŽtels Ă  insectes et absence d’insecticides de synthĂšse.

  • PrĂ©parer 2–3 macĂ©rats « pilier » selon vos cultures et ravageurs rĂ©currents.
  • Filtrer finement et noter date, dilution et mĂ©tĂ©o Ă  chaque application.
  • Traiter en prĂ©ventif avant pic de ravageurs ; en curatif, renouveler serrĂ© (48–72 h).
  • Éviter la floraison et protĂ©ger les pollinisateurs.
  • Articuler macĂ©rats et lutte biologique pour une efficacitĂ© durable.
Principe Exemple de macérat Cibles principales Temps de macération Compatibilité auxiliaires
RĂ©pulsif soufrĂ© Ail Pucerons, aleurodes, acariens 24–48 h (eau froide) Bonne si hors floraison et dose maĂźtrisĂ©e
Fortifiant azotĂ© Ortie Stress, pucerons (indirect) 24–48 h (prĂ©ventif court) TrĂšs bonne, stimule la plante
Silices antifongiques PrĂȘle OĂŻdium, mildiou (prĂ©ventif) 12–24 h + dĂ©coction douce Excellente
Amers répulsifs FougÚre Limaces, doryphores juv. 24 h Bonne, éviter ruissellement

Pour un panorama d’autres macĂ©rations utiles, cette page recense de multiples pistes botaniques : sĂ©lection de macĂ©rats. Le bon geste, c’est d’adapter la recette au ravageur visĂ©, et de tenir compte du stade de la culture.

Top macĂ©rats antifongiques et insecticides naturels : recettes, dosages et calendriers d’application

Claire tient un carnet de recettes Ă©prouvĂ©es. Elle y a notĂ© ses « indispensables » : ortie pour la vigueur et l’effet barriĂšre, prĂȘle contre les champignons, ail pour repousser les suceurs, fougĂšre au printemps humide, tanaisie et rhubarbe pour les doryphores et cicadelles. Le secret ? Des dilutions adaptĂ©es, la rĂ©gularitĂ©, et le bon timing par rapport aux bioagresseurs.

Ortie (prĂ©ventif fortifiant) : 1 kg de feuilles fraĂźches dans 10 L d’eau de pluie, 24–48 h Ă  l’ombre, filtrer trĂšs fin et diluer Ă  10–20 %. PulvĂ©riser sur feuillage et sol au dĂ©marrage de vĂ©gĂ©tation, puis toutes les 2 semaines. PrĂȘle (antifongique) : 150 g de tiges sĂšches/litre, 12 h de macĂ©ration, dĂ©coction douce 30 min, repos 24 h, dilution Ă  10–20 % ; appliquer avant pluies annoncĂ©es. Ail (rĂ©pulsif) : 200 g d’ail Ă©crasĂ© dans 10 L, 24–48 h, filtrer ; diluer Ă  5–10 % sur foyers de pucerons/aleurodes, 2–3 passages espacĂ©s de 48 h.

Rhubarbe : 1 kg de feuilles (non comestibles) dans 10 L, 24 h, dilution 20–30 % sur doryphores juvĂ©niles et cicadelles. Tanaisie (prudence) : 300 g frais/10 L, 24 h ; dilution 10–15 %, Ă©viter pĂ©riode de pollinisation et plantes sensibles. FougĂšre : 1 kg/10 L, 24 h, dilution 10–20 %, action dissuasive contre limaces en arrosage pĂ©riphĂ©rique des planches.

  • Astuce mĂ©tĂ©o : viser le matin par temps couvert, 15–22 °C, sans pluie 6–12 h aprĂšs pulvĂ©risation.
  • Rythme : en curatif lĂ©ger, 2–3 passages/7 jours ; en infestation, rapprocher Ă  48 h.
  • Compatibilité : Ă©viter l’ail le jour d’introduction de coccinelles ou chrysopes.
  • Rotation : alterner 2 recettes pour limiter l’accoutumance des ravageurs.
  • Filtration : cible 80–100 ”m, sinon risque de brĂ»lures par dĂ©pĂŽts.
Macérat Recette express Dilution Cibles Fréquence
Ortie 1 kg/10 L, 24–48 h 10–20 % Stress, pucerons (indirect) PrĂ©ventif bimensuel
PrĂȘle 150 g/L + dĂ©coction 10–20 % OĂŻdium, mildiou (prĂ©ventif) Avant/AprĂšs pluies
Ail 200 g/10 L, 24–48 h 5–10 % Pucerons, aleurodes 48–72 h x 3
Rhubarbe 1 kg/10 L, 24 h 20–30 % Doryphores juv., cicadelles Hebdo x 2
Tanaisie 300 g/10 L, 24 h 10–15 % Mouches, pucerons (rĂ©pulsif) Selon pression

Pour approfondir d’autres types d’extractions et complĂ©ter votre panoplie, explorez ce panorama des macĂ©rats. Si la gemmothĂ©rapie vous intrigue (usage santĂ© humaine), la liste des macĂ©rats de bourgeons et ce dossier de gemmothĂ©rapie donnent un cadre utile pour comprendre les extraits vĂ©gĂ©taux en gĂ©nĂ©ral, mĂȘme si l’application au jardin diffĂšre.

Le bon rĂ©flexe est d’observer : prĂ©sence de miellat, feuilles recroquevillĂ©es, points argentĂ©s d’acariens, traces de morsures. Une rĂ©ponse ciblĂ©e, prĂ©coce et rĂ©pĂ©tĂ©e devient alors redoutablement efficace.

MacĂ©rats huileux et synergies aromatiques : puissants, mais avec prĂ©cautions Ă©cologiques

Les macĂ©rats huileux (ail, piment, romarin) et les solutions au savon noir renforcent beaucoup l’arsenal contre les ravageurs suceurs et certains acariens. Claire rĂ©serve ces options aux foyers tenaces, pour Ă©viter toute perturbation des auxiliaires. Son protocole : ail dans huile vĂ©gĂ©tale 24–48 h, filtrage, Ă©mulsion Ă  0,5–1 % dans l’eau avec 3–5 ml/L de savon noir comme tensioactif. Application ciblĂ©e sous les feuilles, jamais en pĂ©riode de forte chaleur ou de floraison.

Les hydrolats et huiles essentielles peuvent complĂ©ter, Ă  condition d’ĂȘtre dosĂ©s trĂšs bas et de privilĂ©gier des produits de qualitĂ©. Des marques reconnues comme PranarĂŽm, Puressentiel, Phytosun arĂŽms, Florame, Herbes et Traditions, Biofloral, Salvia, LadrĂŽme Laboratoire, Provence SantĂ© ou La DrĂŽme Provençale sont citĂ©es par de nombreux jardiniers pour leurs hydrolats de lavande fine, romarin Ă  cinĂ©ole ou tea tree. L’usage se cantonne Ă  0,2–0,5 % dans l’eau avec savon noir, en testant sur 2–3 plants avant gĂ©nĂ©ralisation. L’objectif n’est pas d’« huiler » le feuillage, mais de poser une fine pellicule fonctionnelle et rapidement biodĂ©gradable.

CĂŽtĂ© Ă©cotoxicologie, Claire suit trois rĂšgles : jamais sur floraison, jamais au-delĂ  de 25 °C, et toujours Ă  la tombĂ©e du jour si les auxiliaires sont actifs. Elle alterne avec des macĂ©rats aqueux plus doux pour ne pas « éteindre » la biodiversitĂ© utile. Rappel : certains extraits (comme le neem en tant que biocide) sont rĂ©glementĂ©s selon les pays ; vĂ©rifiez toujours le cadre local. En France, on s’en tient aux prĂ©parations naturelles non prĂ©occupantes et Ă  l’usage raisonnable des hydrolats.

  • MacĂ©rat huileux d’ail : rĂ©pulsif suceurs et acariens, dose faible, ciblage prĂ©cis.
  • Savon noir : aide Ă  dĂ©coller miellat et Ɠufs, amĂ©liore l’étalement des pulvĂ©risations.
  • Hydrolats (lavande, romarin, tea tree) : soutien olfactif, usage parcimonieux.
  • Test phytotoxicité : 24–48 h d’observation avant application large.
  • Éviter : plein soleil, surdosage, pĂ©riode de floraison.
Préparation Dosage conseillé Cibles Avantages Points de vigilance
MacĂ©rat huileux d’ail 0,5–1 % + 3–5 ml/L savon noir Pucerons, aleurodes, acariens Action rapide, ciblable Risque dĂ©rive olfactive, brĂ»lures si dose Ă©levĂ©e
Hydrolat de lavande/romarin 0,2–0,5 % Soutien rĂ©pulsif, hygiĂšne foliaire Doux, biodĂ©gradable Tester sur variĂ©tĂ©s sensibles
Savon noir seul 5–10 ml/L Miellat, Ɠufs, cochenilles molles Action mĂ©canique Rincer si accumulation

Pour complĂ©ter votre culture gĂ©nĂ©rale sur les extraits vĂ©gĂ©taux, les macĂ©rats de bourgeons en santĂ© humaine restent une lecture utile : repĂšres sur les macĂ©rats de bourgeons. Les techniques de contrĂŽle au jardin s’en inspirent parfois, tout en gardant une approche Ă©cologique rigoureuse.

Infographie interactive – MacĂ©rats de plantes anti‑ravageurs

Comparez, filtrez et obtenez une recommandation instantanĂ©e selon le ravageur, la mĂ©tĂ©o et le mode d’action.

Mode:

Explorateur des macérats

Cliquez sur une carte pour voir les dĂ©tails et l’ajouter au simulateur.

Chemin décisionnel

Les recommandations s’ajustent selon le mode, le ravageur, le stade et la tempĂ©rature.

Ou réglez manuellement:

Température
20°C
manuel

Recommandations optimales

Compatibilité & simulateur

SĂ»r Prudence À Ă©viter
Coccinelles
—
Chrysopes
—
Acariens prédateurs
—

Éviter toute pulvĂ©risation directe sur les auxiliaires. Traiter en soirĂ©e, sans vent.

Simulateur de dilution

Macérat concentré
—
Eau
—

—

Calendrier conseillé

    DonnĂ©es Ă©ditables, Ă  titre indicatif. Testez toujours sur une petite surface. Évitez d’appliquer en plein soleil ou par forte chaleur.

    Associer macĂ©rats et lutte biologique : prĂ©dateurs, parasitoĂŻdes et micro-organismes

    Les macĂ©rats ne font pas tout : leur puissance se dĂ©cuple lorsqu’ils jouent en Ă©quipe avec des auxiliaires. Claire introduit des coccinelles et des larves de chrysopes sur foyers de pucerons, libĂšre des acariens prĂ©dateurs contre les tĂ©tranyques en serre, et pose des piĂšges chromatiques pour monitorer la pression des aleurodes. Les pulvĂ©risations d’ortie/prĂȘle soutiennent les plantes, l’ail dĂ©courage les suceurs
 et les auxiliaires finissent le travail. Pour connaĂźtre les auxiliaires adaptĂ©s, la rĂ©fĂ©rence terrain reste ce guide de protection : lutte biologique contre les parasites.

    Du cĂŽtĂ© des agents microbiens, des champignons entomopathogĂšnes ou des bactĂ©ries spĂ©cifiques ciblent des familles prĂ©cises d’insectes, avec un excellent profil environnemental. Un panorama accessible dĂ©taille quatre agents microbiens plĂ©biscitĂ©s au potager et au verger : agents microbiens efficaces. L’astuce consiste Ă  ne pas dĂ©ranger ces micro-alliĂ©s avec des pulvĂ©risations trop concentrĂ©es d’huiles ou de savon noir ; on espace les applications et on rĂ©duit les doses pour prĂ©server leur activitĂ©.

    Claire procĂšde ainsi : semaine 1, ortie + prĂȘle en prĂ©ventif ; semaine 2, introduction de chrysopes, aucun produit Ă  base d’huile pendant 48–72 h ; semaine 3, ail diluĂ© si foyers rĂ©siduels sous feuilles. Ce tempo mĂ©nage les auxiliaires, comme le recommandent les protocoles IPM. Pour les jardiniers qui veulent systĂ©matiser cette approche, lisez aussi ces ressources de fond : protection biologique des cultures et un Ă©clairage gĂ©nĂ©ral sur la lutte naturelle : micro-organismes bĂ©nĂ©fiques.

    • GuĂȘpes parasitoĂŻdes : ciblent pucerons/aleurodes ; appliquer macĂ©rats doux (ortie/prĂȘle) en amont.
    • Acariens prĂ©dateurs : tĂ©tranyques ; Ă©viter savons/huile 3 jours avant/aprĂšs leur lĂącher.
    • Coccinelles/chrysopes : foyers pucerons ; privilĂ©gier l’ail en micro-doses, en alternance.
    • Micro-organismes : respecter pH 6–7, Ă©viter UV direct juste aprĂšs application.
    • Surveillance : piĂšges, loupe, carnet mĂ©tĂ©o-ravageurs.
    Ravageur MacĂ©rat conseillĂ© Auxiliaire compatible Rythme d’action Note de compatibilitĂ©
    Pucerons Ortie (prĂ©ventif), ail (curatif lĂ©ger) Coccinelles, chrysopes, parasitoĂŻdes 7–14 j (prĂ©ventif), 48 h (curatif) Éviter huiles le jour du lĂącher
    Aleurodes Ail, rhubarbe Encarsia, Macrolophus 48–72 h x 2–3 Dose faible, sous les feuilles
    TĂ©tranyques PrĂȘle (vigueur), ail micro-dose Phytoseiulus persimilis PrĂ©ventif hebdo Pas de savon/huile ±3 jours
    Doryphores juv. Rhubarbe, tanaisie Ramassage manuel complémentaire Hebdo x 2 Attention variétés sensibles

    Cette articulation respecte l’esprit du biocontrĂŽle : laisser la nature travailler, et n’intervenir qu’en appui. C’est ainsi que Claire a divisĂ© par deux ses pertes en serre la saison passĂ©e, avec un budget maĂźtrisĂ© et un sol plus vivant.

    Vous crĂ©ez un Ă©cosystĂšme rĂ©silient ; les macĂ©rats deviennent alors des leviers Ă  activer au bon moment, sans brutalisme.

    Protocoles par culture et par ravageur : doses, calendriers et Ă©tudes de cas

    Passons au concret, culture par culture. Claire entretient trois systĂšmes : tomates sous serre, pommes de terre plein champ, rosiers ornementaux. Chaque contexte impose un calendrier et un panier de macĂ©rats diffĂ©rents, avec une logique de rotation pour Ă©viter la pression de sĂ©lection.

    Tomates (serre) : avant plantation, prĂȘle Ă  10 % sur tuteurs et sol. J+7 et J+14 : ortie Ă  15 % sur feuillage, dessous compris. Surveillance hebdomadaire des aleurodes : si capture >10/plaquette/sem., ail Ă  5 % ciblĂ© sous feuilles, 2 passages Ă  48 h. Introduction d’Encarsia (parasitoĂŻde) semaine suivante, pause des produits huileux. Orage annoncé ? PrĂȘle la veille au soir pour limiter mildiou. RĂ©sultat chez Claire : baisse du miellat et feuilles plus fermes, moins d’oĂŻdium en fin d’étĂ©.

    Pommes de terre (plein champ) : dĂšs levĂ©e, fougĂšre en arrosage pĂ©riphĂ©rique (limaces), J+10 : rhubarbe Ă  20 % si doryphores juvĂ©niles visibles, re-belote 7 jours plus tard. En prĂ©ventif, ortie sur feuillage 10 % tous les 15 jours pour soutenir la croissance. Les annĂ©es de forte pression, Claire renforce par du ramassage manuel ciblĂ© en matinĂ©e.

    Roses ornementales : alternance ortie/prĂȘle Ă  10–15 % pour une feuillaison Ă©paisse. Au premier puceron, ail 5 % sur colonies, puis introduction de larves de chrysopes. Le savon noir (5 ml/L) est rĂ©servĂ© au nettoyage ponctuel du miellat avec rinçage le lendemain si la plante a « blanchi ».

    • Serre : ventilation + prĂȘle avant pluies + Encarsia si aleurodes.
    • Plein champ : fougĂšre au printemps humide, rhubarbe sur doryphores jeunes.
    • Ornement : ortie/prĂȘle en alternance, ail ponctuel.
    • Monitoring : piĂšges + carnet mĂ©tĂ©o = dĂ©cisions pilotĂ©es.
    • Capacité : commencer petit, valider, Ă©tendre.
    Culture Ravageur Solution macérat Dilution Fréquence Remarque IPM
    Tomate (serre) Aleurodes Ail sous feuilles 5–7 % 48–72 h x 2–3 Introduire Encarsia semaine suivante
    Tomate (serre) Mildiou PrĂȘle (prĂ©ventif) 10–20 % Avant pluies Ventilation + Ă©cartement plants
    Pomme de terre Doryphores juv. Rhubarbe 20–30 % Hebdo x 2 Ramassage manuel complĂ©mentaire
    Roses Pucerons Ail ciblé 5 % 48 h selon pression Larves de chrysopes sur foyers
    Salades Limaces Fougùre (barriùre) 10–20 % Aprùs pluie Piùges et paillage sec

    Pour une culture solide de fond, ces ressources donnent du recul historique et pratique : rĂ©fĂ©rentiel lutte bio, et cĂŽtĂ© extraits vĂ©gĂ©taux, retrouvez des bases utiles sur les fondamentaux des macĂ©rats. En parallĂšle, si le sujet des bourgeons vous passionne, guide gemmothĂ©rapie et repĂšres sur les macĂ©rats de bourgeons enrichissent la comprĂ©hension des extractions vĂ©gĂ©tales, mĂȘme si l’application au jardin reste spĂ©cifique.

    Choisir, prĂ©parer et sĂ©curiser ses macĂ©rats : qualitĂ©, filtration, pH et compatibilitĂ©s

    Un macĂ©rat de qualitĂ© commence par une plante saine. RĂ©coltez le matin, hors rosĂ©e, contenez les matiĂšres nĂ©crosĂ©es ou parasitĂ©es, rincez rapidement si besoin. Utilisez de l’eau de pluie ou reposĂ©e 24 h pour Ă©vaporer le chlore. La propretĂ© du matĂ©riel est essentielle : seaux alimentaires, bĂątons dĂ©diĂ©s, toiles filtrantes 80–100 ”m, bidons opaques Ă©tiquetĂ©s (nom, date, dilution). Le pH cible 6–7 Ă©vite le stress foliaire ; un ajustement lĂ©ger au bicarbonate (anti-acidification) ou au vinaigre (si trop basique) peut suffire, sans excĂšs.

    Compte tenu de la mĂ©tĂ©o changeante, Claire fractionne les volumes : petits lots plus frĂ©quents pour prĂ©server la fraĂźcheur des composĂ©s. Elle note systĂ©matiquement : variĂ©tĂ©, stade, symptĂŽmes, mĂ©tĂ©o, rĂ©sultat 48 h/7 jours. Cette traçabilitĂ© lui a permis, par exemple, de rĂ©aliser que sa « brĂ»lure » sur jeunes concombres venait d’une insuffisance de filtration et non d’une dose excessive. Depuis, elle double la filtration et ajoute 1 ml/L de savon noir pour amĂ©liorer l’étalement Ă  basse dose.

    CompatibilitĂ©s : avant lĂącher d’auxiliaires, on Ă©vite huiles, savons et hydrolats concentrĂ©s pendant 48–72 h. Les macĂ©rats aqueux d’ortie et de prĂȘle sont les mieux tolĂ©rĂ©s. Sur champignons, la prĂȘle reste pionniĂšre en prĂ©vention, l’ail intervient en « coup de frein » ponctuel. En forte chaleur, rĂ©duire toutes les doses de 20–30 % et privilĂ©gier l’aube. Enfin, hors floraison est un principe intangible : on protĂšge abeilles, osmies et syrphes pour qu’ils fassent leur travail.

    • QualitĂ© de l’eau : eau de pluie ou reposĂ©e, Ă©viter duretĂ© extrĂȘme.
    • Filtration : 80–100 ”m pour prĂ©server cuticule et buses.
    • pH : 6–7, corriger en douceur si besoin.
    • Dilutions : dĂ©marrer bas, « test sentinelle », Ă©tendre si OK.
    • Stockage : frais, sombre, courte durĂ©e (prĂ©parer souvent).
    ParamÚtre Valeur cible Impact si écart Correction rapide Note terrain
    pH 6,0–7,0 Stress, brĂ»lures foliaires Bicarbonate ou vinaigre (trĂšs lĂ©ger) Mesurer Ă  chaque lot
    Filtration 80–100 ”m DĂ©pĂŽts, pores obstruĂ©s Toile fine + seconde filtration ClĂ© sur jeunes feuilles
    TempĂ©rature d’appli 15–22 °C PhytotoxicitĂ© >25 °C Traiter tĂŽt/soir Éviter plein soleil
    Dilution 5–20 % (selon plante) Irritation, inefficacitĂ© Ajuster par test sentinelle Mieux vaut sous-doser

    Enfin, n’oubliez pas que l’univers des macĂ©rats vĂ©gĂ©taux est vaste. Pour explorer les approches connexes (usage santĂ©), ces portails fournissent une culture utile : panorama des macĂ©rats de bourgeons, repĂšres de gemmothĂ©rapie. MĂȘme si la finalitĂ© diffĂšre, l’exigence de prĂ©paration, de traçabilitĂ© et de qualitĂ© reste la mĂȘme.

    Puis-je mĂ©langer plusieurs macĂ©rats dans le mĂȘme pulvĂ©risateur ?

    Oui, si leurs pH et usages sont compatibles : par exemple ortie + prĂȘle en prĂ©ventif fonctionne bien. Évitez de mĂ©langer un macĂ©rat huileux (ail) avec des auxiliaires fraĂźchement introduits ; espacez de 48–72 h. Toujours tester sur 2–3 plants avant gĂ©nĂ©ralisation.

    Combien de temps un macĂ©rat se conserve-t-il ?

    Les macĂ©rats aqueux se conservent peu (48–72 h au frais et Ă  l’abri de la lumiĂšre). Mieux vaut prĂ©parer de petites quantitĂ©s. Les macĂ©rats huileux tiennent plus longtemps mais s’emploient Ă  trĂšs faible dose et en ciblĂ©.

    Les macĂ©rats tuent-ils les auxiliaires ?

    Bien dosĂ©s et appliquĂ©s hors floraison, les macĂ©rats aqueux d’ortie/prĂȘle sont trĂšs compatibles. Les prĂ©parations huileuses et le savon noir peuvent gĂȘner temporairement : Ă©vitez autour des lĂąchers d’auxiliaires et rĂ©duisez les doses.

    À quelle frĂ©quence traiter ?

    En prĂ©ventif, toutes les 1–2 semaines selon la pression et la mĂ©tĂ©o. En curatif lĂ©ger, 2–3 passages espacĂ©s de 48–72 h. En pĂ©riode de canicule, rĂ©duire les doses et traiter aux heures fraĂźches.

    OĂč trouver des ressources dĂ©taillĂ©es et fiables ?

    Pour les bases des macĂ©rats : la page sur les macĂ©rats aqueux et la dĂ©finition des macĂ©rats. Pour la lutte biologique : les guides de protection des cultures et la prĂ©sentation d’agents microbiens.

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